J'ai acheté récemment à
une foire aux livres le roman Neuromancien, car je savais que
c'est dans cet ouvrage paru en 1984 qu'apparaît pour la première
fois le terme « cyberespace », et qu'il constitue par
là-même le roman fondateur du courant cyberpunk, genre dont je ne
suis pas fan en littérature, mais qui a donné des chefs-d'œuvre à
l'écran, comme le manga d'animation Ghost in the shell, et surtout
Matrix.
Il est vrai que les
images de synthèse se prêtent particulièrement bien à la
représentation d'un univers informatique romancé... Bref, sur le
fond, la lecture de Neuromancien ne m'a pas déçue d'un point
de vue « historien de la SF ». On y retrouve tous les
éléments qui seront repris dans Matrix, mais qui surtout
constituent la trame de notre ère du silicium : l'internet
omniprésent, appelé avec clairvoyance « la matrice »,
les hackers qui se la sont appropriée, ainsi que le pouvoir
globalisé des multinationales, soit un roman glauque comme l'année
2015, au léger détail du jihad près, et aux antipodes du 2015
imaginé dans Retour vers le futur.
Mon seul bémol sur ce
bouquin, mais il est quand même énorme : je n'ai jamais réussi à
entrer dans l'histoire! Il a fallu que je m'accroche pour aller
jusqu'au bout de ses 300 pages, que je rive mon esprit à ses lignes
pour l'empêcher de divaguer constamment...
Je déteste abandonner
une lecture en cours de route, mais là j'ai vraiment dû prendre sur
moi tant j'ai trouvé le style imbitable!
J'étais pourtant
conscient qu'il s'agit d'un roman de référence, récompensé par
les plus grands prix du genre, et je mesurais sa complexité. Mais
rien à faire, impossible pour moi de plonger dans cet univers,
d'arriver à me le représenter vraiment. C'était tout sauf du
plaisir!
J'en étais arrivé à la
conclusion que ce sont là les premiers signes du vieillissement, que
mes pauvres neurones ne sont plus capables de laisser passer du haut
débit, et qu'ils seront bientôt juste bon à digérer des
perfusions de bonnes bouillies littéraires made in France...
Et puis soudain, lors
d'un tour sur Babelio, le soulagement! La lecture d'avis
d'internautes sur ce roman a effacé mes doutes. Nombre de lecteurs
ont éprouvé les pires difficultés à sa lecture, peu
propice à la libération de leur imaginaire; certains l'ont même
abandonné, bien que conscient de ses qualités visionnaires, voire
prophétiques. Ouf!
Peut-être qu'il
mériterait une seconde lecture pour être apprécié à sa juste
valeur. Mais là, je jette l'éponge! J'ai assez donné!