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dimanche 17 mars 2013

AMERICAN TABLOID (et ses deux suites) - James ELLROY




Ha bon, celui-là vous l'avez déjà vu en tête de gondole dans le rayon livres de Mammouth?... Bon, OK, peut-être... Autant pour moi, alors... ou plutôt, au temps pour moi, comme cela doit officiellement s'écrire (mais j'aime pas)...
Mais ça ne veut pas dire pour autant que ce roman est de la gnognotte asceptisée, hein!... Au contraire, c'est même un sacré putain de bouquin!
C'est le premier de la trilogie Underworld USA, et à mon goût le plus abouti... Le second, American dead trip, est le plus déjanté... Quant au dernier, qui a donné son nom à la trilogie, je dirais que c'est le plus littéraire.
Ces trois bouquins (2500 pages au total), j'ai mis cinq mois pour les lire, et après avoir lu le mot fin du troisième, je me suis retrouvé littéralement en manque, à tel point que j'ai cherché sur le net tout ce qui s'y rapportait durant des semaines...
Dire que j'aimais pas trop les polars... Mais ça c'est pas du polar. Du roman noir? Ma foi... Mélange d'histoires de gangsters, de géopolitique et de romans d'espionnage, mêlant des personnages ayant réellement existé et d'autres fictifs (quoi que...), parmi lesquels on trouve trois individus louvoyant entre FBI, mafia et autres puissances occultes, j'ai nommé messieurs Ward Littel, Pete Bondurant et Kemper Boyd, respectivement le Bon, la Brute et le Truand du triptique noir de l'Amérique de James Ellroy!
Le plus dingue dans cette histoire, c'est comment elle montre l'envers du décors du rêve américain des années '60, et notamment comment se sont produits les assassinats des trois progressistes charismatiquissimes mais pas forcément entièrement propres sur eux qu'étaient John Fitzgerald Kennedy, Martin Luther King et Bob Kennedy, ceci d'une façon telle qu'on ne peut plus croire que cela ait pu se passer autrement.
La partie qui m'a le plus ému se trouve dans American dead trip. Elle concerne l'assassinat de Bobby Kennedy, a priori assez méconnu en France puisque occulté par la fin des évènements de mai '68. J'ai bien ressenti qu'il incarnait celui qui aurait pu rendre son âme à l'Amérique si...
A la lecture de l'avancement du complot, j'en venais à me dire : "Pas Bobby... Non, pas lui!" comme si cela aurait pu entraîner une fin alternative au roman... voire à l'Histoire!
Les différentes formes textuelles employées, y compris les messages secrets et les conversations téléphoniques du FBI, amplifient l'impression de se trouver simultanément partout et avec tous tel un pur esprit, surtout avec ceux de l'ombre d'ailleurs, durant les 14 années que couvre cette trilogie. Vous verrez défiler une cinquantaine de personnages, des hommes les plus puissants du monde à d'obscurs troisièmes couteaux, éparpilés en de multiples lieus.
Où l'on mesure à quel point la plus grande démocratie du monde était un pays contrôlé par des fachos de tous poils, dont J. Edgar Hoover, Howard "Dracula" Hugues, et les pontes de la mafia, chacun voulant  croquer la plus grosse part possible de ce gâteau étoilé ...

 

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